Printemps 1889. Un vaisseau hybride de chair et de métal fait irruption dans le ciel de Paris, stupéfiant la foule venue célébrer la clôture de l'Exposition universelle. L'humanité entre en contact avec les extraterrestres Ishkiss et découvre une technologie qui surpasse ses rêves les plus fous.
Dix ans plus tard, l'Europe s'est transformée grâce à l'alliance rendue possible entre la vie et le métal. Pourtant, la révolte gronde, menée par les artistes et les écrivains exilés en Amérique. La science fabuleuse apportée par les créatures d'outre-espace est devenue un instrument d'oppression entre les mains de l'Empereur français. Les droits des peuples sont bafoués, les opposants déportés grâce à la nef ishkiss vers le nouveau bagne que Louis Napoléon vient d'inaugurer dans les entrailles de la Lune.
Quels sont les véritables desseins des alliés du maître de l'Empire ? La réponse offre la clé de l'éternité. Un seul homme sur Terre est peut-être capable de l'entrevoir : celui dont les rêves à présent dépassés ont à longueur de pages fasciné ses semblables...
La Lune seule le sait a été récompensé par le prix Rosny-Aîné 2001 du meilleur roman de science-fiction francophone
Mon avis :
J'ai lu ce livre pour la lecture commune du mois de mars sur le cercle d'Atuan. Pour une fois le quatrième de couverture n'en dit pas trop, et il est difficile de parler de ce livre sans en dire plus, alors je ne parlerai pas trop de l'histoire. Ce livre étant une Uchronie, je ne citerai pas le nom du héros pour vous laissez la surprise. Je l'appellerai donc le personnage principal.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce livre, mais je le lisais dans les transports et du coup je le lisais peut être trop morcelé. En lisant des parties plus grandes, j'ai beaucoup mieux accroché et réussi à rentrer dans ce monde. Mais il faut dire aussi que le démarrage est un peu lent. Au début, on fait plutôt du tourisme. On suit le personnage principal dans ses déplacements, on lit les descriptions de l'auteur et on découvre petit à petit le monde qu'il a mit en place.
J'aime beaucoup le monde qu'il a imaginé. Ce monde steampunk dans un Paris du XIXe siècle est très riche. Moi qui sort de Béhémoth, ses illustrations me manquerait presque sur La lune seule le sait. Les technologies décrites sont très originales, parfois même totalement délirantes, mais ça passe finalement bien. Bon je crois que dans ma tête je voyais plutôt ça comme un film d'animation et pas comme un film en prise de vue réelle. Néanmoins, grâce à la plume de Johan Héliot on n'arrive à bien s'imaginer les scènes.
C'est le premier livre de Johan Héliot que je lis, à part Bloodsilver mais c'était un 4 mains et je ne l'ai même pas fini. J'aime beaucoup son style descriptifs. D'ailleurs sans ses descriptions je n'aurais pris aucun plaisir à la visite touristique dont je parle au début. Mais l'imagination de l'auteur et la curiosité du lecteur aide à continuer l'aventure. Bon parfois il a fallut que j'aille voir dans le dictionnaire, ça fait un moment que ça ne m'était pas arrivé. Mais justement je trouve que Héliot tire bien profit de la langue française. En plus ça cadre très bien avec l'époque.
Le rythme s'accélère quand même au bout d'un moment et la fin est menée tambour battant. Certains passages sont vraiment excellents. Par contre j'ai quand même trouvé la fin un peu prévisible. En tout cas c'est celle à laquelle je m'attendais.
Pendant un moment il y a un petit mystère car le lecteur chercher l'identité de l'espion de l'empire. L'auteur donne des indices par-ci par-là et ce petit côté Agatha Christie est assez plaisant.
Les chapitres sont entre-coupés d'intermèdes qui permettent de donner un autre point de vue que celui du personnage principal. Cela nous permet de suivre ce qu'il se passe chez les pro-empire et les opposants. J'aime bien avoir le point de vue du "méchant". C'est rafraichissant de ne pas toujours suivre le gentil héros.
Bref au final, j'ai passez un bon moment, je ne me suis pas ennuyée, je l'ai lu avec plaisir, mais il me manque un petit quelque chose, une petite étincelle, mais je ne saurais vraiment dire quoi précisément. En tout cas maintenant que j'ai découvert cet univers, et le prologue nous distillant quelques informations sur le suite, je vais quand même essayer de continuer cette trilogie, qui sera peut être un peu moins descriptive, le monde étant en place.
Ce livre étant définitivement Steampunk, avec toutes ces machines inventées et utilisées au XIXe siècle, je vais donc le compter pour le Défi Steampunk.
Impression :
Lu : du 9 au 26 mars 2012
Auteur : Johan Héliot (France - 1970)
Editeur : Folio SF
Parution : octobre 2003
Format : poche
Pages : 366
Les Atuaniens en parlent :
Moi aussi j'avais eu un peu de mal à entrer dedans au début mais ensuite j'ai vraiment beaucoup aimé.
RépondreSupprimerJ'avais beaucoup apprécié cette société d'extra terrestres dont la conscience collective est plus importante que celle individuelle.
Je suis bien d'accord ! Il y a plein de choses interessantes dans ce roman, sans pour autant trop de clichés.
RépondreSupprimerLa vision des méchants, la vision des extraterrestres ... Tant d'inventitvité qui fait de ce roman, peut être pas un super divertissement, mais au moins une approche originale de l'Histoire.
J'ai failli acheter l'intégrale, avec une superbe couverture à la "Jules Verne" quand je suis tombé dessus dans une librairie. Ça ne s'est pas fait, alors peut être avec la version poche ?
RépondreSupprimerMerci pour cette chronique en tout cas. ;)
Ce que j'ai préféré au final dans ce roman, ce n'est pas l'histoire en elle même, mais c'est l'ambiance, l'atmosphère, et les personnages (Jules Verne quoi !).
RépondreSupprimerL'histoire, c'est vrai, est au final un peu en retrait, et ce n'est pas ce que je retiendrai de ce livres.