La jeune Mây, 15 ans, devine la présence de l'ennemi depuis la cave où elle se cache. De ce lieutenant français installé dans sa maison au bord du Mékong, Mây ne connaît que la voix... Prise dans le tourbillon de la guerre d'Indochine, face aux interdits que lui impose sa culture, Mây devra choisir entre son père, veuf inconsolé, et son amour pour le soldat français.
Mon avis :
Comme je l'ai souvent écrit sur ce blog, j'aime beaucoup associer mes lectures avec mes vacances. Cette année comme je suis partie au Vietnam, j'ai donc lu des romans en rapport avec le Vietnam, le premier étant Les eaux mortes du Mékong. Si le titre parait étrange, je vous rassure, il est expliqué dans le livre.
Ce livre n'est pas la première réalisation de Kim Lefèvre. Elle a auparavant écrit entre autre Métisse blanche qui est plutôt une oeuvre autobiographique. Ce n'est pas le cas Des eaux mortes du Mékong même si on peut bien sur penser qu'elle s'est fortement inspiré de sa jeunesse vu qu'elle a quitté le Vietnam à 20 ans, je pense vers la fin des années 50. Je lirai d'ailleurs probablement Métisse blanche pour en apprendre plus sur elle.
Mais revenons Aux eaux mortes du Mékong. L'écriture de l'auteur est très fluide, ce livre se lit très facilement et se dévore presque d'une traite. Au tout début j'ai eu un peu de mal à me repérer dans le temps, avec May qui parle de son passé dans un journal intime. Cela m'est d'ailleurs arrivé quelque fois d'être un peu perdue au niveau temporel car l'auteur raconte parfois le même passage de point de vues différents. C'est très intéressant de justement voir ce que va penser May, ou le père, ou encore le soldat français, mais j'avoue que des fois, il me fallait quelques lignes pour me re-situer dans la chronologie.
C'est une histoire très intéressante, qui permet de découvrir la vie dans le sud du Vietnam dans les années 50. On ressent la moiteur et l'humidité du pays, les problèmes de la colonisation Française et de la guerre avec le Viêt-minh, le poids des traditions et la position des femmes dans la société Vietnamienne de l'époque. On s'émeut pour ces Vietnamiens qui ne sont ni dans un camp, ni dans l'autre, et qui ne font que subir la guerre et ses conséquences au jour le jour. Ce livre étant écrit par une Vietnamienne, on découvre ce que faisaient les soldats français, et ce n'était pas jolie, jolie, surtout quand on pense que les allemands nous avaient fait la même chose lors de l'occupation de la Seconde Guerre Mondiale.
Mon seul regret c'est qu'on visite très peu le Vietnam, étant donné que la majeure partie de l'histoire se passe dans un village et plus particulièrement dans une maison.
Dans les cinquante dernières pages on pressent un peu la fin, mais j'ai quand même passé un très bon moment, une immersion dans ce Vietnam colonisé et coupé en deux, un bonne première découverte de ce pays qui me donne envie de lire d'autres livres s'y déroulant.
Impression :
Lu : du 10 au 11 avril 2012
Auteur : Kim Lefèvre (née au Vietnam d'un père français et d'une mère vietnamienne)
Editeur : Points
Collection : Les Grands Romans
Parution : mai 2010
Format : poche
Pages : 221
On en parle sur le web :
Carnet de liaison, histoire de livres | Parce qu'il y a toujours un nouveau livre à découvrir |